Cette année aussi, le 17 avril sera un moment important dans la mobilisation autour de la question des prisonniers.
Car les conditions dans lesquelles vivent les prisonniers sont de plus en plus critiques.Près de 7500 prisonniers, dont 800 prisonniers malades ou blessés, 450 enfants et 82 femmes....
Depuis 1967, les prisonniers n’ont jamais vécu les conditions actuelles : surpopulation dans des cellules sales, humides, rarement aérées, coups et brutalités incessantes, interventions régulières de l’armée et de la police , tortures au cours des interrogatoires, coups et brutalités au cours des arrestations, humiliations incessantes, viols et menaces de viols sur des mineurs, amendes pour tout comportement "non-conforme", mouchards dans les cellules, fouilles humiliantes avec mises à nu, négligences médicales ayant eu pour conséquence la mort de prisonniers, provocations incessantes (fouilles des cellules en pleine nuit), mise en isolement pour de longues périodes, transferts incessants des prisonniers pour les empêcher de s’organiser, prisons emmurées pour empêcher la lumière, blocs de verre pour les visites, et pour la plupart des prisonniers, interdiction de recevoir des visites....
Face au silence international, Israël jouit de l’impunité la plus totale dans son comportement avec les prisonniers palestiniens.
Face au silence international, les autorités israéliennes augmentent la pression sur les prisonniers et répriment de plus en plus sauvagement tout mouvement de leur part.
Face au silence international, Israël imite la pratique carcérale des Etats-Unis à Guantanamo.
Les prisonniers se plaignent souvent de l’inactivité de la Croix-Rouge Internationale. Les déclarations des organisations humanitaires et des organismes de l’ONU n’y peuvent rien et ne sont suivies d’aucune décision.
Les autorités israéliennes ont le feu vert des Etats-Unis qui soumettent le peuple irakien aux mêmes pratiques.
Et l’Europe ?? Et les pays du monde entier ??
Il est temps de se mobiliser pour les prisonniers palestiniens.
Il est temps d’expliquer leur situation à large échelle.
Faisons du 17 avril une journée de mobilisation générale
en faveur des prisonniers palestiniens.
Diffusons ce jour-là des informations puisées dans divers sites (dont www.ppsmo.org <http://www.ppsmo.org/>
(en français)
Faisons des panneaux explicatifs, posons-les sur les marchés,
et organisons, si nous le pouvons, des rassemblements avec panneaux, etc...
Ecrivons aux organismes de l’ONU, à nos députés, au Parlement européen, au président et au premier ministre, leur faisant part de notre inquiétude sur le sort des prisonniers palestiniens en demandant des interventions de leur part.
Ne laissons pas les prisonniers palestiniens seuls face une des plus terribles machines de l’occupation.
Témoignages des prisonniers à la prison de Ramleh
Les prisonniers permanents de l’hôpital de la prison de Ramleh sont au nombre de 15, alors que 50 à 60 prisonniers par mois passent à l’hôpital.
Les prisonniers malades enfermés à l’hôpital de la prison ont pu rencontrer l’avocat de Nadi al-asir, Fahmi al-Uwaywi. Certains ont témoigné, lui expliquant les conditions désastreuses de leur situation carcérale, qui ont pour conséquence l’aggravation de leurs maladies.
1 - Le représentant des prisonniers, Ahmad Yousef Tamimi, de Ramallah, a rapporté qu’il a été placé dans une cellule individuelle le 19 février 2004, pendant trois semaines, dans la prison de Nitsan, réservée aux prisonniers de droit commun et aux trafiquants de drogue, ayant été accusé de mener les prisonniers à refuser les ordres de la direction des prisons et de les inciter à revendiquer leurs droits.
En protestation contre son isolement, le prisonnier a fait une grève, refusant une dyalise pendant une semaine, alors qu’il souffre d’une insuffisance rhénale. Il souffre toujours des suites de sa grève, son poids ayant chuté de 5 kg et il ressent des chutes de tension.
Rappelons que le ministère de la santé israélien avait accepté, il y a deux ans, de greffer un rein au prisonnier Tamimi, et que son neveu s’était proposé pour lui donner un rein. A ce jour la direction de la prison n’a toujours pas accepté que l’opération de la greffe se déroule.
Tamimi a déclaré qu’il s’était adressé aux prisonniers malades leur demandant de faire une grève de la faim pour protester contre les conditions désastreuses dans lesquelles sont enfermés les prisonniers.
Il a également précisé que la police de la prison provoque les prisonniers en permanence, en procédant aux fouilles des prisonniers, de leurs chambres, de leurs affaires personnelles et en les détruisant intentionnellement.
Il a ajouté : « les gardiens ont agressé le prisonnier malade Mansour Mouqade, de Qalqylia, lors d’une fouille provocatrice".
2 - Le prisonnier malade, mineur, Shadi Ghawadira, 16 ans, de Jénine, s’est plaint du retard pour mener les opérations chirurgicales. Il est blessé de quatre balles au ventre, il a des poches collées au ventre pour ses besoins. Il a été condamné à 24 ans de prison. Il a témoigné avoir été frappé sauvagement par les soldats lors de son passage au tribunal de Ofer. Il a aussi été blessé au visage et dans tout le corps, et il a perdu beaucoup de sang.
3 - Muhammad Abu Hadwan, d’al-Quds, dont l’état de santé est extrêmement grave, souffre du cœur qui, selon les médecins, fonctionne à 25% seulement de sa capacité. Son état nécessite une opération chirurgicale urgente.
Le prisonnier Abu Hadwan a été précédemment déclaré mort cliniquement pendant 45 minutes à l’hôpital Asaf Harove. Il avait perdu la mémoire pendant deux mois, mais il a survécu.
La direction de la prison a autorisé le médecin spécialiste Akram Ghoul àausculter le prisonnier et à établir un rapport détaillé sur son état de santé, qu’il compte utiliser lors du jugement pour réclamer sa libération, mais le médecin n’a jusqu’à présent pas été autorisé effectivement à visiter le prisonnier.
4 - Le prisonnier Sa’ed Issa de Qalqylia, dont l’état de la main gauche nécessite une intervention chirurgicale immédiate pour poser une platine, attend toujours.
Malgré les diverses requêtes présentées par l’avocat Fahmi Uwaywi, par l’intermédiaire du comité contre la torture en Israël et son avocat Tawfiq Ba’boul, malgré les requêtes présentées par le prisonnier lui-même, aucune réponse n’a été donnée jusqu’à présent.